Petit pénis deviendra grand... Par Annie Girard |
Avoir
un pénis plus long, la plupart des hommes moins bien gâtés
par la nature chérissent tous ce rêve à un
moment ou l'autre de leur existence. Par contre, l'idée
de passer sous le bistouri leur enlève bien souvent le
goût de passer à l'action.
Petits, longs, fins, larges, etc., il existe vraiment toutes
sortes de pénis. Encore aujourd'hui, de nombreux hommes
sont convaincus que la petitesse de leur organe les empêche
de rendre leur partenaire heureuse sur le plan sexuel. C'est d'ailleurs
souvent pour cette raison qu'ils veulent modifier l'apparence
de leur pénis. Au Canada, le docteur Robert Henry Stubbs
est le seul médecin à pratiquer des interventions
esthétiques du pénis. Au Cosmetic Surgicentre de
Toronto, il pratique, entre autres, l'allongement du pénis,
des injections de gras et des greffes de peau.
Un peu d'histoire
C'est en Chine, en 1984, que le docteur Long, a pratiqué
la toute première chirurgie esthétique sur un pénis.
Son patient, un homme qui s'était fait mordre le pénis
par un chien alors qu'il était tout jeune, voulait que
son membre viril soit plus long. Le docteur Long a pratiqué
l'intervention qui a parfaitement réussie. Il a ensuite
offert ses services aux hommes insatisfaits de la taille de leur
pénis. En 1993, le docteur Stubbs a rencontré le
pionnier en la matière. Il a modifié et appliqué
la technique pour les Nord-Américains. Il compte actuellement
plus de 700 chirurgies esthétiques péniennes dont
475 interventions qui concernent la longueur.
Et plane le doute...
Les avis sont partagés sur le sujet. Certains avouent
qu'il est possible d'allonger le pénis et d'autres mettent
encore en doute la pratique même de l'intervention. Le docteur
Ruth K. Westheimer, sexologue renommée, explique, dans
son livre le Sexe pour les Nuls (Éditions Sybex), qu'il
existe un moyen tout naturel pour l'homme de faire grandir son
pénis. "Si un homme a de la graisse au niveau du pubis,
le pénis est en grande partie caché par cette masse.
En perdant du poids, on arrive à inverser cette tendance
et l'on peut dire, en quelque sorte, que le pénis a grandi.
Les médecins estiment qu'il gagne environ 2,5 cm pour 15
kg de perdus." Cela veut donc dire que les maigrichons n'ont
aucune chance de voir leur pénis gagner quelques millimètres.
De leur côté, Bo Coolsaet et Laurens De Keyzer
soutiennent, dans leur ouvrage Le pinceau de l'amour (Éditions
du Seuil), qu'"il est impossible de prolonger les corps érectiles,
car ils sont situés en partie à l'intérieur
du corps : ils s'étendent vers l'arrière en dessous
du pubis et on peut les palper derrière les bourses lors
d'une l'érection. Le patient qui désire cette intervention
doit être conscient que cette extension du pénis
ne constitue qu'un trompe-l'oeil."
Un pénis, ça s'allonge ? |
L'intervention
qui consiste à rallonger le pénis (1 cm à
5 cm-1/2 à 2 pouces tout au plus) se déroule sous
anesthésie locale. "Des incisions sont réalisées
à la base du pénis (jonction du pénis et
de la zone pubienne), explique le docteur Stubbs. Les tissus adipeux
sont ensuite enlevés pour faire apparaître le ligament
de fixation du pénis qui est finalement sectionné."
De cette manière, les corps érectiles sont libérés
et le pénis peut s'avancer davantage vers l'extérieur
du corps. Le médecin referme ensuite les tissus à
l'aide de points de suture. "La peau du pénis ou de
la zone pubienne est employée pour couvrir le nouveau pénis.
Des tractions post-opératoires doivent être effectuées
sur le pénis pour réduire les risques de rétraction
et pour donner à la peau une apparence plus normale."
Après l'intervention, le patient doit demeurer en observation
pendant trois heures à la Clinique. Dès sa sortie,
on lui recommande d'être accompagné par quelqu'un
à la maison. Le lendemain de l'intervention, la patient
doit revenir à la Clinique pour un examen. De sept à
dix jours plus tard, il doit encore revenir pour se faire enlever
les points de suture. Un arrêt de travail d'au moins deux
semaines est recommandé pour l'intervention.
Les patients qui recourent à cette chirurgie ne doivent
pas s'inquiéter car ils peuvent avoir une vie sexuelle
normale. Cependant, comme le pénis et le scrotum sont habituellement
gonflés et meurtris de deux à trois semaines après
l'intervention, il n'est pas conseillé d'avoir de relations
sexuelles pendant au moins un mois. "Seul l'angle de l'érection
risque de devenir légèrement plus horizontal qu'à
l'habitude." L'utilisation de la traction avec des poids
ou une bande élastique après la chirurgie rallongeante
est importante car elle empêche le ligament sectionné
de se ressouder.
Et ça s'élargit
En ce qui concerne le gain en épaisseur du pénis,
les hommes peuvent aussi recourir à une intervention. Le
chirurgien ajoute alors des tissus graisseux à partir de
tissu adipeux prélevé dans d'autres parties de l'organisme.
"Outre que le résultat est peu durable, donc que l'intervention
doit être recommencée à intervalles réguliers,
le candidat doit être conscient que l'on élargit,
ce sont les parties molles, mais qu'en aucun cas on n'obtiendra
un gain en rigidité," soutient le docteur Ronald Virag
dans son bouquin Le sexe de l'homme (Éditions Albin Michel).
L'intervention chirurgicale qui vise à élargir
le pénis par des injections de graisse se réalise
sous anesthésie locale. Pour y parvenir, le médecin
retire, à l'aide d'une seringue, une quantité de
graisse à différents endroits sur le corps du patient.
Il la réinjecte ensuite dans le pénis. "Environ
30 % du gras injecté dans le pénis est absorbé
par le corps ce qui permet au pénis de prendre de l'expansion,
soutient le médecin. Certains hommes n'ont qu'à
suivre un seul traitement alors que d'autres en ont besoin de
plusieurs. Ceux qui désirent un élargissement important
de leur organe doivent subir des injections successives."
Il n'existe aucune complication majeure. "Par contre,
le pénis peut présenter des asymétries ou
des irrégularités, précise le médecin.
Des massages-modelages peuvent venir à bout de ces complications
mineures non douloureuses, ce qui permet de distribuer la graisse
de manière relativement égale." Le spécialiste
recommande à l'homme qui subit l'intervention un arrêt
de travail d'une journée. Par contre, le travail laborieux
doit être évité pour une période de
sept à dix jours. En ce qui concerne la reprise des activités
sexuelles, l'homme doit se donner de trois à quatre semaines
avant de reprendre une vie sexuelle active.
Pourquoi pas une greffe cutanée... |
La
greffe de peau au niveau du pénis est une intervention
qui se réalise en deux étapes et qui consiste à
élargir le pénis. "La première étape
vise à déplacer une bande de peau provenant soit
de la partie inférieure de l'abdomen (tout juste au-dessus
du pubis) ou encore sous le pli des fesses, note le docteur Stubbs.
Une fois la couche de peau retirée, il suffit de la greffer
sur le pénis et de la faire tenir à l'aide de graisse.
La deuxième étape consiste à corriger la
zone qui a servi à réaliser la greffe de peau."
Le docteur Stubbs tient à préciser que la greffe
présente plus de risques de complications que les injections
mais qu'elle s'avère nettement plus efficace. "En
effet, lors des injections, le gras est seulement injecté
alors que la greffe permet au derme d'être bien supporté."
Le médecin doit compter environ trois heures pour réaliser
l'intervention. Le patient doit ensuite rester trois heures au
Centre sous la supervision de l'équipe. Il peut finalement
rentrer à la maison, mais doit être accompagné
par quelqu'un pour la première nuit. La semaine suivant
l'intervention est cruciale. "C'est la période pendant
laquelle l'approvisionnement de sang de la partie greffée
doit bien se faire. Le patient doit alors réduire ses activités
et ne pas retourner au travail avant sept à dix jours pour
minimiser l'enflure". Le patient doit donc éviter
les mouvements. Pour ce faire, il doit éviter d'avoir des
relations sexuelles pendant plusieurs semaines. L'homme doit compter
environ six mois pour guérir complètement. "Comme
l'intervention d'allongement, le patient qui subit une greffe
doit faire des exercices de tractions pour assurer une meilleure
guérison."
Des interventions qui laissent planer un doute
Dans leur livre intitulé Le pinceau de l'amour (Éditions
du Seuil), Bo Coolsaet et Laurens De Keyzer expliquent qu'une
enquête menée par un collègue, spécialiste
en la matière, a fait connaître le degré de
satisfaction des patients qu'il avait opéré.